La chasse et l'agriculture: deux composantes essentielles pour la gestion de la perdrix grise.


 

 

 

Table des matières

Introduction

1. La perdrix grise : un oiseau méconnu

Ø Description 

Ø Répartition géographique sur le territoire français 

Ø Habitats et alimentation 

Ø Distinction sexuelle, reproduction et cycle biologique 

2. Pourquoi les populations de perdrix grises connaissent-elles une régression ?

Ø La prédation : un facteur important dans la régression des populations 

Ø L'impact des techniques culturales 

Ø Pression de chasse , lâcher et pollution génétique 

3. Les techniques modernes de gestion de la perdrix grise

Ø Le rôle de l'agriculture 

Ø Le rôle de la chasse 

      Conclusion 

            Bibliographie


 

Introduction :

" La perdrix grise est-elle vouée à la disparition ? "

Alors que les prélèvements des chasseurs n'ont cessé de chuter depuis 1970, et que certains chasseurs ont même raccroché leur fusil sans assumer leurs responsabilités, d'autres intéressés par la perpétuation de leur sport favori, ont trouvé les ressources nécessaires pour effectuer le travail de conservation de la perdrix grise.

Ainsi est né le concept de gestion intégrée de la perdrix grise qui se manifeste sous la forme d'un partenariat entre tous les acteurs de l'espace rural et en particulier entre agriculteurs, chasseurs et certains organismes. Citons l'ONC (Office national de la Chasse) ou les fédérations départementales des chasseurs (FDDC).

Afin de lutter contrer la chute des effectifs et retrouver des densités de perdrix importantes, il faudra tout d'abord s'intéresser à la biologie de Perdix perdix, puis analyser les causes de la baisse des populations.

 

1.La perdrix grise : un oiseau méconnu

Communément appelée perdrix (photo 1), la perdrix grise du latin Perdix perdix est un volatile des plaines céréalières au plumage discret qui lui permet de se camoufler dans les chaumes. Son poids est proche de celui du pigeon avec 390g pour le coq et 380g pour la poule (M. Birkan, 1991).

La perdrix affectionne tout particulièrement les plaines céréalières situées au-dessus de l'isotherme vrai de 27°C en août (M. Birkan, 1991).

Source : Birkan Marcel.- La perdrix grise.- Plaquette réalisée par l'office National de la Chasse, 1991.- 36p.

L'habitat optimum doit avant tout permettre à la perdrix de satisfaire ses besoins fondamentaux (M. Birkan, 1991) à savoir :

- Un territoire composé à 40% de céréales pour l'implantation du couple (jusqu'à 20 couples aux 100ha).

- Des sites de nidification et une pluviométrie propices à la couvaison début juin d'une quinzaine d'œufs posés à même le sol.

- Un couvert pour la protection des jeunes faces aux nombreux prédateurs.

- Des sources d'insectes qui constituent la nourriture exclusive des poussins durant leurs trois premières semaines.

- Des couverts en hiver qui apportent protection et nourriture.

La reconnaissance des jeunes, des poules et des coqs est un critère important pour réaliser une bonne gestion de la perdrix. Elle est souvent négligée lors de l'établissement du tableau de chasse, alors qu'elle déterminera en partie les résultats de l'année suivante.

Cette description de la biologie de la perdrix va maintenant nous permettre d'analyser les méthodes de gestion les plus efficaces pour recouvrer des densités de perdrix.

 

 

2.Pourquoi les populations de perdrix grises connaissent-elles une régression ?

 

Souvent considérée comme le cheval de bataille des gestionnaires passifs (D. Aufradet, 1999), la prédation est un phénomène qui a été analysé lors d'une étude réalisée par l'ONC.

Cette étude étalée sur trois ans a mis en évidence l'importance de la prédation de la part des carnivores et a permis de clarifier l'impact réel des rapaces diurnes. Ainsi, il ressort de cette étude que la prédation est la principale cause de mortalité des perdrix grise quelle que soit la saison (F. Reitz, E. Bro, P. Mayot et P. Migot, 1999). Néanmoins le phénomène de prédation est indissociable de l'environnement dans lequel vit la perdrix. En effet, l'étude fait apparaître que la variation du nombre de perdrix est liée à la présence de Busards St Martin et des roseaux ; cela dit, à proximité d'un bois ou d'une jachère, cette prédation diminue considérablement. La relation entre diminution des populations et prédation de la part des Busards dépend donc en partie du biotope.

Présence des perdrix au sein d'une parcelle de culture

Source : Bro Elisabeth ; Mayot Pierre ; Migot Pierre ; Reitz François.- Influence de l'habitat et de la prédation sur la démographie des perdrix grises.- Le Bulletin Mensuel de l'ONC, 1999, N°240.- pp. 10-21.

L'étude montre aussi, qu'à proximité des bois et des terrains couverts, la présence des renards (mesurée par l'IKA (Indice Kilométrique d'Abondance)) et la présence des mustélidés (mesurée par l'indice de présence de fèces) s'accroît.

 

La hausse de la taille moyenne des exploitations et la forte modernisation qu'elles ont connu, ont entraîné des bouleversements dans le paysage. Cette intensification de l'agriculture a conduit à des aménagements qui ont largement modifié le biotope de la perdrix (D. Aufradet, 1999). La hausse de la taille des parcelles et l'homogénéisation des assolements ont réduit les sites de nidification de la perdrix qui affectionne plus particulièrement le pourtour des parcelles (figure 1) se trouvant à proximité des chemins (F. Reitz, E. Bro, P. Mayot et P. Migot, 1999). Cette agriculture, lorsqu'elle utilise l'irrigation, entraîne un abandon des nids fin mai et ainsi une faible reproduction.

L'augmentation de la taille des parcelles résulte du recours au remembrement. Ce remembrement a permis de regrouper les terres mais il a entraîné des modifications sur le biotope des perdrix avec l'arrachage des haies nécessaires à l'alimentation (insectes pour les jeunes), la nidification, et la protection vis à vis des prédateurs ; ainsi "Survivre est difficile quand on perd d'un coup, couvert et site de nidification" E. Thévenon, 1999.

Cependant, la perdrix est adaptée à un paysage céréalier semi-ouvert. Le remembrement s'il n'est pas excessif peut-être bénéfique au maintien de la perdrix grise.

La mécanisation cause un autre préjudice sur le gibier. L'augmentation de la taille des engins agricoles conduit à une mortalité excessive surtout lors des travaux de récolte (fauchage et moisson).

L'agriculture est aussi utilisatrice de produits phytosanitaires et notamment d'insecticides qui vont réduire la capacité d'un territoire à alimenter les jeunes perdreaux de moins de 3 semaines. D'autres produits sont aussi toxiques pour la perdrix et le gibier en général, on peut citer : le Promet CS 400 (rapport Promet CS 400 de 1999), le lindane (aujourd'hui interdit) ou encore le temik.

 

La raréfaction de la perdrix grise ne reste pas un phénomène isolé. Le petit gibier en général est victime d'une baisse d'effectifs imputable à plusieurs causes (D. Pépin, 1993). La cause originelle étant l'introduction du virus de la myxomatose en 1952 par le Dr Delille qui voulait lutter contre les dégâts causés par le lapin de garenne nuisible à l'époque. Devant l'ampleur de l'impact de ce virus, les chasseurs ont tenté en vain d'introduire une espèce de lapin résistante (Sylvilagus floridanus). L'inadaptation génétique de cette espèce a conduit les chasseurs à s'orienter vers d'autres espèces chassables telles le lièvre et les perdrix grise et rouge (D. Pépin, 1993).

La pression de chasse excessive, qui en a découlé, a entraîné un déclin des populations de petit gibier. Pour faire face à cette chute des effectifs, les chasseurs ont recouru aux lâchers d'espèces autochtones ou exotiques. Les risques de l'introduction d'espèces exotiques sont multiples et peuvent notamment mener à une pollution génétique des rares reliques encore présentes sur le territoire de chasse.

Bilan : de multiples paramètres influent sur la perdrix. Les modifications que l'Homme a apporté au milieu naturel ont été, depuis les années 70 (D. Pepin, 1993), défavorables à la perdrix.Malgré des interventions sporadiques de quelques passionnés entre 1975 et 1985, la réelle prise de conscience d'une nécessité de stopper la régression des populations de perdrix grise n'a commencé qu'au milieu des années 80. Entre temps, certains chasseurs n'ont pas assumé leurs responsabilités en raccrochant leur fusil faute de gibier. D'autres se sont orientés vers la chasse dite commerciale, qui se soucie peu (D. Aufradet, 1999) de la régression des populations de gibier naturel.Nous allons donc dans cette troisième partie, essayer de dresser la liste des interventions possibles pour gérer la perdrix afin d'obtenir une population suffisante pour ensuite pouvoir réaliser des prélèvements.

 

 

 

3.Les techniques modernes de gestion de la perdrix grise

 

L'agriculture est un partenaire indispensable à la gestion cynégétique car les agriculteurs sont les détenteurs ou les utilisateurs des milieux propices à la perdrix. Bien que des erreurs aient été commises par le passé (F. Grange, 1999), elle participe dorénavant au côté de tous les acteurs qui sont préoccupés par le maintien de ce gibier.

Cependant, les mesures de reconstitution du biotope favorable à la perdrix ne doivent pas entraîner de coûts de production supplémentaires pour les agriculteurs. Néanmoins, si elles possèdent un intérêt agronomique en plus de leurs intérêts fauniques, cela devient un argument pour inciter les agriculteurs à réaliser quelques aménagements.

- Les pratiques culturales :

Afin de contrer les effets néfastes de la mécanisation agricole, notamment lors des travaux de récolte et de broyage, il faudrait munir les engins de récolte de systèmes d'effarouchement, et évoluer du centre vers la périphérie de la parcelle pour permettre au gibier une fuite progressive.

La baisse des sites propices à la nidification n'est pas une fatalité. La taille des parcelles peut être réduite à 15ha, et l'alternance des différentes cultures pratiquée (plantes sarclées-céréales). Enfin, l'irrigation peut ne plus être un obstacle à la couvée, si elle n'est pas pratiquée sur les 50 premiers mètres à partir des chemins (F. Reitz, E. Bro, P. Mayot et P. Migot, 1999).

- Les haies :

La plantation de haies, aidée par le ministère de l'agriculture et qui encourage ainsi la réhabilitation des écosystèmes, limite la verse des céréales et l'érosion par les pluies hivernales (C. Le Pertuis, 1999). Ces haies n'entraînent pas de baisse du rendement bien que la surface limitrophe soit peu productive. Il faut alors implanter les abords des haies en jachère tout en prenant soin de na pas faucher cette dernière avant la fin de l'été, pour ne pas supprimer brutalement le couvert, qui sert de protection vis à vis des rapaces prédateurs.

Les haies sont sources d'une biodiversité fauni-floristique. En effet les buissons fournissent des fruits et abritent une flore fragile ainsi que de nombreux insectes, alors que l'humidité engendre un milieu favorable pour les mollusques, les annélides et les microorganismes (E. Thévenon, 1999). Ainsi, les insectes constituent une source de nourriture pour les perdreaux jusqu'à l'âge de trois semaines alors que les fruits, les annélides et les mollusques alimentent les perdrix de plus de 3 semaines.

- Les jachères :

L'intérêt de recourir à des JEFS (Jachères Environnement Faune Sauvage) ou à des jachères permettant une récolte de fourrages après le 1er septembre, est multiple.

En effet, elles apportent satisfaction sur les plans agronomique, faunique (par la formation d'un couvert, et d'une réserve de nourriture), environnemental et paysager. L'implantation de telles cultures croît constamment, en Picardie, qui est un département pilote : les couverts implantés (graminées-légumineuses, maïs-sorgho, avoine-choux-sarrazin, luzerne…) représentent des superficies sous contrat de plus en plus importantes. La demande de contrats (souscrits par les fédérations) n'a d'ailleurs pas été satisfaite, sur les 5 000 ha de demande, 4 000 ont été implantés par 800 agriculteurs volontaires (La Chasse, 1999).

- Les dérobées :

Les dérobés ont aussi une très forte utilité. Ils permettent, outre leurs nombreux intérêts agronomiques, le maintien d'un couvert végétal protecteur lors de l'interculture. Les perdrix sont ainsi moins affectées par la prédation et trouvent une source de nourriture substantielle composée de mollusques et de fructifications.

- Les produits phytosanitaires :

Pour réduire l'impact de la toxicité de certaines matières actives de produits phytosanitaires, l'agriculteur peut être amené à réduire ses doses d'intrants ou ne pas utiliser certains intrants très toxiques. Cet objectif est complémentaire à celui de la pratique d'une agriculture raisonnée.

 

  • Le rôle des chasseurs dans la gestion de la perdrix grise

- Les comptages :

Ceux-ci se font lors de battues à blanc, et nécessites la présence de nombreuses personnes ainsi qu'une bonne organisation pour être sûr d'estimer au mieux la population présente sur un territoire. Le comptage de mars est un outil qui permet d'évaluer le nombre de couples présents (M. Birkan, 1991) et d'estimer le prélèvement maximum possible pour la saison de chasse . Le comptage de mars est dans certain cas suivit d'un comptage d'août qui mesure la réussite de la reproduction. Il affine alors la mesure du prélèvement qui pourra être effectué.

- L'agrainage modéré :

Conscients des handicaps du milieu, les chasseurs ont amélioré la capacité d'accueil de leurs territoires en disposant ça et là des agrainoirs garnis de céréales ou des bottes de paille non dépourvues de leurs épis. La disposition des agrainoirs doit rester aléatoire, l'idéal est un déplacement de ces derniers pour éviter tout apprivoisement des perdreaux.

Source : Birkan Marcel.- La perdrix grise.- Plaquette réalisée par l'office National de la Chasse, 1991.- 36p.

 

L'agrenoir permet de créer un point de refuge, ainsi qu'un point d'eau durant tout l'hiver, qui est la période la plus désavantageuse pour la perdrix, car le couvert végétal est réduit et la nourriture difficile à trouver.

- La gestion des prédateurs :

On l'a vu précédemment, la prédation constitue un facteur important de la baisse des populations de perdrix grise (F. Reitz, E. Bro, P. Mayot et P. Migot, 1999). La création d'un couvert végétal entraîne une augmentation de la présence des prédateurs comme le renard ou la fouine, mais fait diminuer le taux de prédation des busards St martin et des roseaux.

Ainsi, dans le cas où un couvert a été implanté, la régulation des prédateurs passe principalement par un piégeage des mammifères, qui est tombé aux oubliettes depuis quelques années, faute de personnes motivées. La gestion de la perdrix grise ne sera donc efficace qu'au prix d'une régulation, et non une extermination, des prédateurs ; et, n'en déplaise aux personnes qui prônent le retour à la " loi de la jungle " où l'homme n'aurait plus aucun rôle de gestionnaire de la nature, la régulation des prédateurs est indispensable pour obtenir une conservation de la perdrix, car sinon, les prédateurs se développeront plus vite que les perdrix. En effet, ils s'adaptent beaucoup mieux à l'environnement humain ; ils tireront donc leur épingle du jeu, alors que la perdrix sera menacée de disparition (D. Aufradet, 1999). C'est ainsi que les fédérations encouragent le piégeage en embauchant des gardes chasse ou en fournissant du matériel meilleur marché aux piégeurs agréés.

- La réimplantation de souches sélectionnées:

Lorsque les effectifs sont trop faibles ou inexistants, les chasseurs peuvent avoir recours au lâcher de jeunes en été (D. Pepin, 1993). Mais trop souvent, par facilité, des chasseurs débutent leurs prélèvements dès l'année du lâcher, ne laissant ainsi pas le temps à la souche de se reconstituer. Ils évitent ainsi les méfaits de la prédation sur une trop longue période et ne se sentent pas dans l'obligation de piéger. Les caractères spécifiques des perdreaux reliques autochtones sont alors perdus et toute tentative de lâchers cohérente compromise.

Pour mener à bien une réimplantation en perdrix, il faut piéger car les sujets lâchers sont beaucoup plus vulnérables, améliorer la capacité d'accueil du territoire, lâcher des perdrix provenant d'une souche " sauvage " deux voire trois étés durant, ne pas chasser pendant trois à cinq ans, sans oublier de bien suivre les effectifs et leur évolution qui déterminera les futurs prélèvements. Toute fois, il n'y a pas de recette miracle en la matière, les tentatives sont couronnées par plus ou moins de succès suivant les années (hygrométrie au printemps) et les facteurs néfastes du milieu qui restent incompressibles.

 

  • La création de groupements :

Pour être réellement efficace, la gestion du gibier et de son environnement doit être effectuée sur un vaste territoire recouvrant bien plus que le simple lieu de gagnage des perdreaux. En s'étendant sur un vaste territoire, les aménagements entrepris sont moins coûteux, plus rapides dans leur dénouement et mieux structurés. On ne peut imaginer le piégeage d'une petite enclave entourée de territoires où les nuisibles prolifèrent grâce aux lâchers réalisés sur l'enclave en question. Il est préférable de sensibiliser un maximum de partenaires oeuvrant tous vers le même objectif.

- Le GIC (Groupement d'Intérêt Cynégétiques) : quels sont ces résultats ?

Le concept de GIC est né à la suite d'une réelle prise de conscience de la part des chasseurs de gérer la perdrix sur de grands espaces et non pas sur de petits territoires, car comme dit l'adage, " l'union fait la force ". Le GIC est souvent un grand ensemble de terres regroupant plusieurs anciennes sociétés de chasse. Le GIC incorpore aussi bien les agriculteurs que les chasseurs permettant ainsi une gestion plus efficace de la perdrix. Alors que l'on dénombrait 280 GIC en 1984 (M. Birkan, 1990), puis 400 en 1988 dont 153 destinés à la perdrix.

Leur efficacité n'est plus a démontré puisqu'ils ont aboutit dans quasiment tous les cas à des densités de perdrix permettant parfois des prélèvements allant jusqu'à 1 perdrix par hectare !

 

- Le GIASC (Groupement d'Intérêt Agro Sylvo Cynégétique): avenir ou utopie ?

Encore peu connu, ce concept est encore plus vaste que le GIC car il a l'ambition de regrouper tous les acteurs du monde rural et de les associer pour la gestion de la faune et de la flore dans son ensemble.

Le GIASC est une association " loi de 1901 " au fonctionnement non rigide et qui regroupe aussi bien les agriculteurs que les propriétaires fonciers, les représentants d'association de chasse, les sociétés de pêche, les représentants de l'administration, les personnes privées ou encore les botanistes et les défenseurs de l'environnement (Lauréats des honneurs Laurent-Perrier de la chasse, 1993).

Le GIASC est au service de tous. Son organisation passe par la parcellisation des tâches, ainsi, chaque acteur assure des prestations en rapport avec ses compétences.

Le GIASC a les moyens d'agir, car il possède le droits de chasse et de propriétaires. Il est donc agréé comme protecteur de la nature.

Les deux organisations GIC et GIASC ont pour objectifs la mise en place de plans de chasse à grande échelle et ainsi la gestion efficace de la perdrix sur de grands espaces.

 

Conclusion :

Une citation résume bien la possibilité d'intervention de tous les partenaires, elle a été formulée par l'administrateur de la fédération de chasse de la Marne (D. Aufradet, 1999) : " la disparition de la perdrix grise n'est pas un phénomène inéluctable si l'on prend enfin conscience que sa survie passe par la gestion des prédateurs et surtout la sauvegarde de son milieu ". Ainsi, en réponse à la question posée en introduction, Il apparaît qu'il n'est pas trop tard pour inverser la tendance dans les régions où la perdrix grise est menacée.

On a vu que la gestion de la perdrix grise passe principalement, tout au moins au début, par la reconstitution du biotope. Celle-ci sera alors nécessairement bénéfique pour l'ensemble de la faune et de la flore, et permettra de retrouver une diversité fauni-floristique. Ainsi, la reformation du biotope, qui passe par un partenariat avec les agriculteurs, deviendra une justification des aides compensatoires apportées aux agriculteurs, aux yeux de l'opinion publique.

La gestion de la perdrix grise apparaît en fait comme un élément au sein d'un travail global et de fond qui devra être entrepris, dans les années futures, avec l'aide de l'ensemble des acteurs du monde rural (agriculteurs, chasseurs, défenseurs de l'environnement, spécialistes des sciences de la vie…). Ce travail global devra permettre de retrouver un environnement sain et un écosystème dans lequel l'homme ne sera plus un simple " utilisateur ou pilleur " de la nature, mais au contraire un acteur majeur d'une nature qu'il doit protéger au risque sinon d'être lui-même en péril.

 

 

Bibliographie

 

Albaret Michel ; Migot Pierre ; Ruette Sandrine ; Sthal Philippe.- Piégeage des espèces classées nuisibles.- Le Bulletin Mensuel de l'ONC, 1999, N°241.- pp. 4-11.

 

Aufradet Dominique.- Retrouver des perdrix grises.- Connaissance de la Chasse.- 1999, N°281.- pp.100-106.

 

Birkan Marcel.- La perdrix grise.- Plaquette réalisée par l'office National de la Chasse, 1991.- 36p.

 

Bro Elisabeth ; Mayot Pierre ; Migot Pierre ; Reitz François.- Influence de l'habitat et de la prédation sur la démographie des perdrix grises.- Le Bulletin Mensuel de l'ONC, 1999, N°240.- pp. 10-21.

 

Grange Francis.- Morte plaine.- La Chasse, 1999, N°625.- pp. 32-33.

 

La Chasse.- La Picardie : une région pilote.- La Chasse, 1999, N°625.- p.14.

 

Lauréats des honneurs Laurent-Perrier de la chasse.- La gestion de la faune.- Les entretiens de l'amicale, 1993, pp. 17-18.

 

Le Pertuis Christian.- Plantez des haies.- La Chasse, 1999, N°627.- pp. 88-92.

 

Pépin D.- Bilan critique des opérations de repeuplement en petit gibier.- Productions Animales, 1993, Vol. 6, N°4.- pp. 269-275.

 

Thévenon Emmanuel.- Pourquoi faut-il sauver les haies ?.- Le Chasseur Français, N° de septembre 1999.- pp. 186-191.